Charles Mighirian nous a quitté...

On a appris ce matin la disparition de Charles Mighirian ancien président de l’OL de 1983 à 1987. Jean-Michel Aulas a tenu à réagir à l’annonce du décès de son prédécesseur.

« Je voudrais tout d’abord souligner les qualités humaines de Charles qui ont fait le bonheur de sa famille, de sa femme Colette, de ses enfants Charly et Corinne et de tous ceux qui ont eu la chance de le connaître.

Charles était un homme profondément humain, proche et à l’écoute des autres, qui avait su rester d’une extrême simplicité tout en réussissant formidablement sa carrière professionnelle.

Il aimait profondément l’Olympique Lyonnais dont il fut un président courageux et exemplaire dans une période très compliquée, tant par le contexte local que par la situation financière. Chacun des sympathisants de l’O.L. doit savoir que son action a été déterminante pour la survie du club, donc pour son développement ultérieur et ses succès auxquels il doit être totalement associé.

Je suis très fier d’avoir succédé à un président comme Charles et plus encore qu’au fil des années il soit devenu un ami, voire comme un père dans ce milieu du football.

Charles était un digne président d’honneur de l’Olympique Lyonnais, toujours aux côtés du club qu’il a marqué d’une empreinte perpétuée par la présence de son fils Charly puis de sa fille Corinne dans la famille O.L.

J’adresse à Colette, sa femme, Corinne, sa fille, et Charly, son fils mes condoléances très attristées ».

Il venait de fêter ses 90 ans entouré de sa famille, de ses amis. Charles Mighirian vient de nous quitter. Comment ne pas être affecté par son décès...

Cet Arménien d’origine né à Constantinople en 1920 a en effet réussi sa vie d’homme, d’entrepreneur, de président de l’OL en ayant joué un rôle majeur pour la survie du club. Cet homme admirable a eu une vie bien remplie.

L’homme était intelligent en ayant cette qualité de connaitre ses limites. Il a suscité la sympathie, l’amitié. L'homme était élégant, chaleureux, gentil, généreux; une générosité sans nom. Comment dire du mal de lui ? Un homme convivial avec des valeurs « à l’ancienne ». Nombreux sont ceux à avoir bénéficié notamment de ses corbeilles de fruits qu’il invitait à venir chercher au Marché Gare sans rien attendre en retour. Une belle personne ; une personne admirable. L’homme était le mari de Colette; il était père de Corinne et de Charly. Grand père, aussi, de Charles. Il aimait à se retrouver dans son fief de Joyeuse en Ardèche.



L'homme était entrepreneur. Il avait monté avec son frère une très belle affaire de fruits et légumes au Marché Gare de Lyon après en avoir fait de même à Paris et à Marseille. Il fut pendant 18 ans membre du comité directeur du Nîmes Olympique. Le 13 janvier 1983, il devient président de l’OL en remplaçant Raymond Ravet qui avait démissionné. Il restera en place jusqu’à l’arrivée de Jean-Michel Aulas à qui il passe la main en juin 1987. La réussite de son mandat. Il a tout simplement sauvé le club en le gérant au mieux des moyens du moment dans une période vraiment délicate en prenant des décisions pas toujours faciles à prendre. Un président véritablement sauveur. Charles avait toujours annoncé qu’il laisserait sa place quand quelqu’un arriverait pour prendre sa succession. Il l’a fait. Il deviendra ensuite Président d'Honneur.

Il fut aussi un grand bouliste qui remportera le titre de champion de France de quadrette en 1980 aux côtés de l’immense Bernard Cheviet.

Charles a marqué la vie de l’OL comme celle de nombreuses personnes. Il suffit encore aujourd'hui d'écouter les propos des gens à son égard ou simplement de suivre le regard de ces personnes lorsqu'ils en parlent pour se faire une idée de Charles.

L’Olympique Lyonnais s’associe à la douleur de sa famille et des proches. Et lui présente ses plus sincères condoléances.

Sous sa coupe entre 1983 et 1987, l’OL se remit à flots avant l’arrivée de Jean-Michel Aulas

Il avait fêté ses 90 ans le 4 octobre dernier au café de la Madeleine. Ses très nombreux amis issus du milieu des boules et du football avaient pu une fois de plus constater que l’homme avait gardé une grande gentillesse. Le temps qui passe et le poids des années ne l’avaient pas aigri. Il s’est éteint hier matin dans sa résidence.

Arrivé à Lyon au milieu des années 60, pour intégrer le grand club de boules de Sainte-Foy les Lyon, aux côtés de Bernard Cheviet, il a rayonné dans le domaine des affaires. Son commerce « Mighirian frères » au marché gare le propulsa sur le devant de la scène lyonnaise. Bouliste averti, champion de France de quadrettes en 1980, il ne quittait jamais des yeux un ballon de football, son autre passion.

Il avait été à l’époque de Kader Firoud vice-président du grand Nîmes Olympique. «Mon père a toujours su rester simple malgré sa réussite bouliste et professionnelle. Charles était un gagneur, mais il est toujours resté à la portée de tout le monde », explique son fils Charly Mighirian.

De son côté Antoine Rossi qui était l’un de ses très proches amis, relève le côté « très humain » du personnage, ajoutant : « Charles était un grand bouliste, très reconnu, qui a aussi contribué à maintenir le sport boule à Lyon. Et il a quand même joué avec deux de nos plus grands boulistes Bernard Cheviet et Christian Berthet ». Alors que Marc Naville, notre ancien confrère, se souvient de cette époque où « à la demande de Jean Genety adjoint aux sports, il accepta de prendre la présidence de l’OL ».

Un Olympique Lyonnais aux abois en 1983, relégué en D2, déficitaire, au bord du dépôt de bilan. Quand il reprit l’OL à la suite de Raymond Ravet, le budget de l’OL était estimé à un million d’euros. La gestion et le bon sens de Charles Mighirian ont permis au club rhodanien de rester à flots. Sous sa coupe, Charles eut deux entraîneurs, Robert Herbin, et Robert Nouzaret. Malheureusement, il ne parvint pas à faire retrouver l’élite à l’OL, le club échouant lors d’un match de barrage en 1987 contre Cannes. Le 15 juin 1987, Charles Mighirian laissa le flambeau à un jeune industriel Jean-Michel Aulas entré au comité de gestion le 15 mars. Il avait senti lors de cette passation de pouvoir que le club olympien pouvait décoller. Charles lui, avait réussi sa mission : maintenir un club pro à Lyon.

Ce personnage qui s’est construit sur son intelligence, sa manière de diriger et d’écouter les autres, laissera un grand vide à Lyon, mais le souvenir restera intact.

Notre journal présente à sa famille ainsi qu’à ses proches ses très sincères condoléances.